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Lorsqu’un mineur isolé étranger arrive, il est logé ici pendant deux ans et intègre une classe de remise à niveau général avant d’entrer en CAP l’année suivante.
Trois chargés d’insertion les aident à définir leur projet. On organise des stages en entreprise, des semaines d’immersion en CFA et des interventions de professionnels pour qu’ils découvrent un métier. Parfois, le jeune sait déjà ce qu’il veut faire: plomberie ou électricité par exemple. C’est aussi notre rôle de l’alerter sur la difficulté de trouver des contrats en apprentissage dans ces domaines. Quoi qu’il en soit, il doit être acteur de son parcours pour ne pas subir sa vie. À nous de l’orienter au mieux en fonction de ce qu’il est.
L’apprentissage permet d’être formé en deux ans tout en travaillant et d’être opérationnel sur le terrain. Les matières pratiques ont un coefficient fort. Même si le jeune a des lacunes en français, il peut s’en sortir.
Il y a deux cas de figures: quand le mineur est pris en charge par l’ASE avant 16 ans, il obtient un titre de séjour Vie privée et familiale de plein droit à sa majorité. S’il veut faire de longues études, nous devons le prévenir du coût financier que cela implique. Sans contrat jeune majeur, il devra subvenir seul à ses besoins tout en étudiant.
Lorsqu’il est pris en charge après 16 ans, c’est plus compliqué car rien ne lui est octroyé de plein droit. Le jeune peut quand même demander un titre de séjour Salarié s’il suit une formation professionnelle depuis au moins six mois.
Ces adolescents sont victimes de racisme et de nombreux préjugés. On les confond avec des enfants à problèmes, des jeunes délinquants. Nous devons déconstruire ces idées fausses auprès des entreprises susceptibles de les recruter.
C’est un travail de fourmi. Porte à porte, appels téléphoniques ou mails, rien n’y fait. Les chefs d’entreprise semblent au départ catégoriques, ils ne prennent pas d’apprenti. Puis en insistant un peu, le jeune décroche un entretien mais il n’est pas retenu. En cause, des démarches administratives jugées trop compliquées, ou une expérience précédente malheureuse avec un apprenti. On essaie de les convaincre: «Ne vous inquiétez pas, on s’occupe de tout». On nous répond qu’il n’a pas de papier. Beaucoup de gens ignorent qu’un MIE n’est pas obligé d’en avoir, contrairement à une autorisation de travail.
Au final, 1% des entreprises démarchées aboutissent à un contrat d’apprentissage. C’est très peu, mais ces employeurs sont ravis et en redemandent.
On organise des simulations d’entretien. En général, les adolescents appréhendent à cause de la barrière de la langue. On travaille sur leur posture physique, les règles de politesse, on leur apprend à serrer la main ou à regarder son interlocuteur dans les yeux. Ils ont une tenue neuve de circonstance et on les accompagne au premier entretien.
Non, nous travaillons sur l’autonomisation du jeune de façon plus globale pour qu’en sortant, il puisse vivre sans nous. Elle se joue à plusieurs niveaux. Sur le plan financier, il reçoit des aides de l’État pour subvenir à ses besoins. Nous lui apprenons à gérer un budget dans sa vie quotidienne. Comment lire une facture, prendre un rendez-vous médical, s’inscrire à la CMU, avoir une carte bleue, etc. Au niveau socioculturel, nous expliquons aussi au jeune les codes de la vie en société. Enfin, nous l’aidons dans toutes ses démarches pour que son statut soit régularisé.