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« Jungle » de Calais : près de 1.300 jeunes sans famille

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« A peu près 500 » de ces jeunes migrants affirment avoir de la famille en Grande-Bretagne, d'après France terre d'asile.

 

jungle de calais

Vue aérienne de la Jungle de Calais prise le 25 septembre 2016. - Kent Media/Shutterstock/SIPA

 

Près de 1.300 mineurs isolés vivent dans la "Jungle" de Calais, affirme ce mercredi le directeur général de France terre d'asile Pierre Henry. Un recensement mené lundi et mardi sur le campement de migrants a permis d'identifier "1.290 mineurs isolés sur une base déclarative", a-t-il précisé.

Les chiffres de ce recensement, demandé par les pouvoirs publics, marquent une nette hausse par rapport aux 861 jeunes sans famille dénombrés fin août. D'autant plus que dans le même temps, le nombre total de migrants a, lui, diminué : ils étaient 6.901 au mois d'août, ils sont aujourd'hui 5.684, d'après un comptage publié également ce mercredi par la préfecture du Pas-de-Calais. Au total, les mineurs représentent donc 22 % des migrants du camp.


Qui sont ces jeunes migrants ?

Ces jeunes sont majoritairement "Afghans, Erythréens et Soudanais" et, dans leur grande majorité, ils ont "entre 14 et 18 ans", détaille Pierre Henry. Environ "95% d'entre eux affirment vouloir passer en Grande-Bretagne", "à peu près 500" affirmant avoir de la famille en Grande-Bretagne.

Ce recensement nominatif a été effectué "par une trentaine d'agents" de France terre d'asile et du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés qui ont relevé l'identité, l'âge, la volonté d'aller au Royaume-Uni et, quand c'était le cas, les informations sur la famille s'y trouvant. "Evidemment, cela peut comprendre des erreurs mais les grandes tendances sont là", souligne le directeur général de France terre d'asile, qui s'est dit étonné par la volonté massivement affirmée de gagner la Grande-Bretagne.

"Cela pose très clairement l'idée que la Grande-Bretagne doit prendre sa part dans l'accueil des mineurs isolés qui sont présents sur la Lande", a-t-il ajouté. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé Londres à assumer son "devoir moral" pour accueillir plus de jeunes migrants, lundi, avant de s'envoler pour Londres où il a rencontré son homologue britannique.


Pourquoi la présence de ces mineurs est un facteur clef ?

 

Pour l'Etat, la difficulté est que les mineurs relèvent de la protection de l'enfance qui est une compétence départementale. Ils ne peuvent être envoyés ni en Centre d'accueil et d'orientation (CAO) ni en Centre de rétention administrative, et un placement nécessiterait l'intervention d'un juge pour enfant, souligne une source proche du dossier.

Pourtant le campement de Calais est promis à un démantèlement prochain . Ce dossier est donc "la clé" pour débloquer la situation, a estimé Pierre Henry, car "l'opération de démantèlement est conditionnée à une solution viable, digne et conforme au droit pour les mineurs".

Aucun calendrier n'a été officiellement annoncé pour le démantèlement même si l'hypothèse d'un début de l'opération lundi 17 octobre a été évoquée, après que le Défenseur des droits a avancé cette date.

 

Les Échos, le 12/10/2016