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Comment améliorer le traitement des questions migratoires

Publié le : 26/02/2013

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Cette question d’actualité a fait l’objet d’un séminaire organisé par l’alliance des civilisations des Nations unies en partenariat avec le Global editor’s network (réseau mondial des rédacteurs en chef) les 25 et 26 janvier 213 à Paris.  Pendant deux jours, responsables de médias à travers le monde, ONG dont France terre d’asile, chercheurs et organisations internationales ont discuté de la meilleure manière d’encourager une couverture médiatique responsable des questions migratoires.

A l’issue de ce séminaire, 17 recommandations ont été adoptées par l’ensemble des participants :

1-  Couvrir les questions migratoires avec des connaissances pratiques

Pour  que les journalistes puissent couvrir les questions migratoires correctement, ils doivent avoir non seulement une large compréhension du sujet mais une connaissance pratique des nuances dans les termes. Dans cette optique, il faut :
 
a) Offrir aux journalistes un glossaire médiatique des termes dans plusieurs langues pour  assurer spécificité et précision dans le choix des mots. Ceci est particulièrement important pour caractériser et catégoriser les migrants (ex : demandeurs, d’asile, réfugiés, migrants pour raisons familiales…)

b)   Fournir  aux journalistes un ensemble de codes et des lignes directrices existantes sur les différents types de couverture médiatique.
 
c) Mettre en place une formation professionnelle en matière de migration pour aider les journalistes spécialisés sur les questions migratoires à créer des médias plus spécialisés.

d) Faciliter aux journalistes l’accès aux camps des réfugiés et de détention pour leur    permettre d’avoir une meilleure connaissance du terrain.

2-   Impliquer les migrants dans la couverture des questions migratoires 

Les journalistes doivent être encouragés à impliquer plus directement les migrants dans la couverture des questions relatives aux migrations. Trop souvent, la source d'information provient des fonctionnaires ou organismes et non des migrants eux même.  Il faudrait,

a)  Employer plus  de migrants ou migrants d'origine dans les salles de rédaction pour apporter une perspective différente et permettre aux journalistes d'utiliser différentes sources et ressources favorisant ainsi une couverture plus complète et équilibrée.

b)  Utilisez les migrants comme source première des histoires et témoignages relayés dans les médias en lieu et place des experts et des fonctionnaires, tout en leur permettant de rester anonyme s'ils le souhaitent

c)   Encourager le développement de la « voix des migrants »  au sein des associations nationales de presse à travers la présence de représentants des migrants.

3- Actions médiatiques

Les médias devraient assurer de manière systématique un contrôle vigilant sur l’ensemble de la couverture médiatique des questions migratoires de façon à assurer objectivité et véracité des faits, mais aussi effectuer plus souvent des contrôles spécifiques sur les sujets sensibles.

 a)  Les médias devraient vérifier leur couverture des faits et encourager les rédacteurs en chef à faire de même dans les rédactions.

b) Mettre en place une règle consistant à maintenir l'anonymat des migrants,

c)   Encourager la publication et l’utilisation de données exactes.

d)  Encourager une représentation et un portrait équilibré des migrants dans les
      choix iconographiques

e)  Encourager une analyse et un récit plus rigoureux des faits notamment afin de déterminer s’il s’avère pertinent de les relier aux migrants.

4-  Actions gouvernementales et non gouvernementales

Les gouvernements et les ONG jouent un rôle clé en aidant à changer les attitudes à l'égard des migrants et en changeant la façon dont les médias couvrent les questions liés aux  migrations. Ils sont capables de fournir une plate-forme pour  le dialogue et  les opportunités. Les recommandations à ce sujet sont :

a) Récompenser les journalistes pour la qualité de la couverture des questions  migratoires, par exemple à travers la création d'un prix national ou international de la meilleure couverture de ces questions, ou la reconnaissance des médias prêtant une attention particulière à cette thématique.

b) Demander aux gouvernements de prendre conscience de l’importance de leur rôle dans la couverture des migrations, en reconnaissant leur responsabilité en matière d’éradication des discours haineux et en facilitant le travail des journalistes notamment en leur donnant un accès aux sources d'informations.

c) Mettre en place des sessions de co-écriture d’articles entre journalistes et experts en migration.

d) Convier des experts (économistes, des historiens, des avocats, des statisticiens,etc) dans les salles de rédaction et les inviter à écrire des articles sur les migrations qui seront publiés, afin de renforcer une approche réciproque et féconde dans les lieux mêmes où l'information est produite.

e)  Faciliter le dialogue et les contacts entre journalistes et interlocuteurs pertinents.