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CP/ Politique d’intégration : Pour qui ? Pourquoi ? Comment ?

Publié le : 16/07/2013

Souvenez-vous ! Lors de la remise du rapport Tuot, proposant un véritable changement de perception des questions de migration et d’intégration, le Premier ministre avait annoncé la refondation de la politique d’intégration. Aussitôt dit, aussitôt fait (ou presque), Jean-Marc Ayrault a lancé, vendredi dernier, les groupes de travail de cette refondation au travers d’une réflexion interministérielle devant aboutir d’ici la fin septembre.

Notre organisation ne peut que se réjouir de la perspective de travaux, plaidant depuis de nombreuses années pour un réel changement de regard sur les migrants et sur leurs descendants avec la mise en place d’une véritable politique d’intégration des primo arrivants, de promotion sociale et professionnelle, de lutte contre les discriminations sociales et territoriales.

S’il est une politique qui mérite une véritable refondation, c’est bien celle de l’intégration !

Toutefois, au regard du contenu du communiqué de presse du Premier ministre publié vendredi dernier, France terre d’asile tient à rappeler que cette refondation doit être l’occasion d’un véritable changement notamment à travers une définition claire et posée de ce que l’on entend par politique d’intégration et à qui elle s’adresse.

Ainsi, le premier pilier de cette refondation consiste à ce que les pouvoirs publics cessent (enfin) de confondre, à escient et en permanence, les primo-arrivants, les immigrés des premières générations, leurs enfants nés en France, les enfants nés des couples mixtes… L’intégration concerne les personnes présentes sur le territoire national depuis moins de cinq années et non les descendants d’immigrés. Les primo-arrivants doivent bénéficier d’une politique d’intégration spécifique les amenant au fur et à mesure, à travers leur parcours d’autonomisation, à construire leur sentiment d’appartenance à la société d’accueil. En parallèle, les personnes qui, en raison de leur origine, réelle ou supposée, continuent de subir l’exclusion, doivent bénéficier de politiques sociales et territoriales pertinentes et efficaces, qui permettent de lutter concrètement contre toutes les formes de discriminations et les inégalités territoriales persistantes qui fragilisent la cohésion sociale.

In fine, l’enjeu constitue avant tout de clarifier les notions, les périmètres entre politique d’intégration et politique de la ville avant même d’en repenser les outils.


Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile

Paris, cp/France terre d'asile, le 16/07/2013