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Les universités plus que jamais mobilisées pour l’accueil des étudiants exilés

Publié le : 04/07/2022

Les universités plus que jamais mobilisées pour l’accueil des étudiants exilés

 

Article issu de la Lettre de l'asile et de l'intégration n°97 - L'accès à l'enseignement supérieur pour les personnes réfugiées

 

Alors que le monde universitaire s’est progressivement organisé depuis 2015 pour accueillir et intégrer les étudiants exilés dans les établissements français, donnant naissance au réseau Migrants dans l’Enseignement Supérieur (MEnS), la mobilisation connaît un nouvel élan avec la guerre en Ukraine.

 

Suite à la guerre en Syrie et à l’exil à destination des États européens qui en a résulté, les établissements de l’enseignement supérieur français ont pris conscience de la nécessité d’offrir des possibilités d’accueil et d’intégration aux étudiants ayant fuir leur pays. À l’automne 2015, une dizaine d’universités françaises met alors en place des dispositifs destinés à prendre en charge ces étudiants, avant qu’un réseau, baptisé « réseau Migrants dans l’Enseignement Supérieur » et rassemblant des établissements de plus en plus nombreux, ne se constitue en 2017. 

Son président, Mathieu Schneider, explique : « Le réseau est né de la volonté des universités d’accompagner les étudiants exilés souhaitant reprendre leurs études en France. Puisque plusieurs établissements mettaient en place des initiatives de leur côté, nous avons voulu nous rassembler pour coordonner et structurer nos dispositifs d’accueil, si bien que le réseau MEnS est devenu une association en 2020 ». Constituées en réseau, les universités ont ainsi pu échanger leurs bonnes pratiques, permettant à leurs programmes de gagner en qualité et de s’harmoniser. Soutenu par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) et financé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), « le réseau regroupe aujourd’hui 42 établissements,dont la moitié des universités françaises, et a permis à plus de 6 000 étudiants d’être accompagnés dans leur insertion académique », ajoute le président de l’association. 

Grâce à sa mobilisation auprès du Mesri, le réseau MEnS a obtenu la création du « diplôme universitaire passerelle » qui permet aux étudiants en exil de reprendre leurs études en France et d’avoir accès aux bourses et aux aides sociales du Crous. Au-delà de l’offre académique, les établissements partenaires entendent développer un accompagnement complet des étudiants en exil, tant sur les questions administratives, psycho-sociales, que de logement et d’orientation, conscients de « l’enjeu d’intégration » propre à ce public spécifique. Pour cela, le réseau met en lien les établissements avec d’autres acteurs de l’intégration, comme le collectif Resome, qui a rédigé un manuel destiné à former le personnel universitaire, ou encore l’Union des étudiants exilés. « Nous sommes aussi en lien avec les acteurs de l’État, comme la Délégation Interministérielle à l’Accueil et à l’Intégration des Réfugiés (DIAIR) pour discuter des axes de collaboration pour faciliter l’accompagnement administratif des étudiants et notamment des demandeurs d’asile, pour qui les conditions d’inscription sont encore plus strictes », explique Mathieu Schneider.

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© UNHCR/Antoine Tard

De plus, face au drame qui touche l’Ukraine depuis le 24 février et qui a déjà poussé plusieurs millions de personnes à fuir le pays, les universités françaises se mobilisent pour accueillir les étudiants au sein des 8 000 places identifiées17Le MEnS prévoit en outre de mettre à disposition les programmes d’insertion académique de ses universitéspartenaires, tandis que l’AUF soutient la mobilité et l’intégration des étudiants de ses établissements membres en Ukraine. 

Malgré cette mobilisation, le sort des étudiants non-ukrainiens inquiète tout particulièrement en France alors que ces derniers ne peuvent prétendre à la protec- tion temporaire accordée aux ressortissants ukrainiens. Maintenus dans un état d’incertitude administrative et de précarité, seules quelques universités acceptent à ce jour d’inscrire ces étudiants. Dans une tribune parue dans Le Monde le 3 avril, des présidents d’universités et maîtres de conférences ont ainsi appelé à un accueil inconditionnel afin de permettre à tous les étudiants fuyant l’Ukraine, quelle que soit leur nationalité, de poursuivre leurs études en France.

Pour lire l'intégralité de la Lettre de l'asile et de l'intégration n°97 - L'accès à l'enseignement supérieur pour les personnes réfugiées, cliquez ici

 

17 - Annonce de Jean Castex du 22 mars 2022.