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Voeux 2012 de France terre d'asile

Publié le : 24/01/2012

Le lundi 23 janvier 2012, France terre d’asile a organisé une réception à la mairie du 10ème arrondissement de Paris pour exprimer ses vœux à tout son personnel, à ses partenaires associatifs ainsi qu’aux institutions en charge des questions d’asile, de migration et de solidarité.

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Ce fut l’occasion de rappeler la constante nécessité d’agir en faveur des demandeurs d’asile et des réfugiés, qui ont subi les conséquences d'un environnement politique particulièrement défavorable l’année précédente. 2011 fut difficile ; il s’agit à présent, en 2012, de se mobiliser plus que jamais pour changer le regard des Français sur ces personnes en quête de protection, et de faire des propositions en faveur d’une autre politique d’asile. Le contexte électoral constitue notamment une opportunité particulière pour se faire entendre par les différents candidats à la présidentielle et susciter le débat.

Jacques Ribs, président de l’association, et Pierre Henry, directeur général, ont appelé de leurs vœux au changement de politique. Voici des extraits de leurs interventions respectives.

Jacques Ribs

« Le droit d’asile est un principe fondamental de notre République et son avenir mérite un débat sincère sur la base d’éléments objectifs. La future réforme de l’asile, nécessaire et que nous appelons de nos vœux, devra avant tout répondre à une exigence d’égalité, de justice et de rétablissement d’accès aux droits. Nous souhaitons que demain une nouvelle majorité parlementaire s’accorde sur cet objectif et prenne les mesures qui s’imposent en toute connaissance des difficultés et des enjeux que connaît actuellement ce droit fondamental. Il en va de même pour la politique migratoire qui relève de processus complexes qui doivent convoquer la raison et non la démagogie !

Il importe en effet de changer fondamentalement de regard sur les personnes en quête de protection internationale et de les considérer comme des êtres humains dignes placés dans une situation particulièrement difficile qu’il faut traiter avec tout le respect qui leur est dû. La question migratoire est une question complexe  qui ne peut être soumise en permanence aux mauvais vents du populisme. Aujourd’hui, dans une Union Européenne (et spécialement en France) où sont appliquées pour des raisons politiciennes un ensemble de mesures malthusiennes, c’est malheureusement loin d’être le cas.

Une autre politique s’impose donc. Une politique non pas plus « coûteuse » ou « utopique » mais une politique responsable, conforme à l’esprit de la Convention de Genève et au respect des droits de l’homme, qui sauvegarde une tradition d’asile menacée par des idées préconçues et parasitée par une vision budgétaire incohérente. »

Pierre Henry

« Il nous faut une parole forte. Une parole forte, c’est par exemple dire que demain dans notre pays on n’enfermera plus aucun enfant dans des lieux de rétention parce que ses parents sont en situation administrative irrégulière. La France ne risquera plus ainsi de se faire condamner pour traitement dégradant comme elle vient de l’être par la CEDH il y a quelques jours ! Une parole forte, c’est réaffirmer le droit pour les étrangers à vivre en famille sans être en permanence suspectés de fraude affective. Une parole forte, c’est réaffirmer notre fierté commune d’accueillir au sein de la nation française de nouveaux membres à qui on ne demande pas de renier leurs origines, mais simplement de porter haut ce qui fait notre originalité en tant que peuple : la laïcité, la solidarité, la recherche d’égalité. Une parole forte, c’est dire que l’on va en finir avec les procédures d’exception qui se multiplient  dans le secteur de l’asile, en finir avec la mauvaise gouvernance ! […]

La charité ou la loi du marché, c’est un choix qui ne nous ressemble pas. La solidarité nationale doit être réinstallée au centre de tout dispositif parce qu’elle est fondatrice d’égalité et d’homogénéité des droits sur l’ensemble du territoire.

Finalement, il nous appartient à tous de faire en sorte que 2012 soit une année de refondation, d’écriture commune ! Une année qui consacre la promotion du vivre ensemble, qui favorise un autre regard sur celui qui vient d’ailleurs, une année où l’intérêt général l’emporte enfin sur tous les intérêts particuliers, où la solidarité ne serait pas considéré comme un mot du siècle passé !  Notre pays a un rôle particulier à jouer, une espérance à transmettre ! Et cela dépend maintenant de chacun d’entre nous ! »