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Créteil : ce jeune monte sur scène pour raconter l’exil

Publié le : 31/07/2017

parisien


Elio*, adolescent égyptien de 17 ans, arrivé seul en France il y a un an et demi, a interprété un texte du pianiste Alton D. Terry en public, ce samedi.

 

7166298 1c45af1e 7518 11e7 92bb e06ca3d6ef87 1 1000x625Créteil, ce samedi. Jeune mineur égyptien, en France depuis un an et demi, Elio (au premier plan) s’est produit en spectacle à la médiathèque, en compagnie du pianiste Alton D. Terry, de Béatrice Mariottini, stagiaire à l’association France Terre d’asile, et de Sylvain Darret, responsable du secteur musique de l’établissement. LP/M.-C. D.

 

S’il n’est pas très fier de sa prestation, il est bien le seul. Car Elio* n’a beau pratiquer le français que depuis six mois, il a énoncé son texte sans trembler ni bafouiller.

Ce jeune Égyptien de 17 ans, arrivé seul en France il y a un an et demi et hébergé au centre pour mineurs isolés Miguel-Angel-Estrella, s’est produit en spectacle à la médiathèque de Créteil, ce samedi. Sur la musique du pianiste Alton D. Terry, il a interprété un poème écrit par ce dernier, intitulé « Stardust », et qui aborde la question de l’universalité humaine.

« C’est un texte qui est bien écrit, et qui touche les gens, analyse-t-il. On parle beaucoup des étrangers qui viennent vivre en France, en ce moment, et je trouvais important d’en discuter avec le public, de leur expliquer ce que ça veut dire de partir de chez soi. »


Des mineurs qui « manquent de confiance en eux »

« Rappeler l’égalité qui règne entre les humains, aller au-delà des idées politiques et des considérations économiques sur les migrations, faire oublier les étiquettes et les discours de haine, c’est justement ce qui nous a motivés dans l’organisation de ce projet, abonde Béatrice Mariottini, stagiaire à l’association France Terre d’asile, à l’initiative de la collaboration entre le centre Estrella et Alton D. Terry. Nous aurions aimé que davantage de jeunes participent, mais seul Elio a répondu présent. »

Le jeune homme avait déjà fait du théâtre chez lui, en Égypte. « En France, je m’y suis remis en même temps que j’ai débuté les cours de français, explique-t-il. À la rentrée, je commencerai un apprentissage en mécanique, mais j’aimerais bien poursuivre le théâtre à côté. »

Ses camarades maliens, bangladais, pakistanais, afghans, etc., du foyer n’ont, eux, pas souhaité ou pas osé monter sur scène. « C’est rare qu’ils acceptent ce genre de choses, affirme la directrice de la structure, Émilie Pierard. Ils sont souvent intimidés, et manquent de confiance en eux, ne serait-ce que parce qu’ils maîtrisent mal la langue. C’est plus facile de les faire partager aux tournois de foot que nous organisons avec la ville ! »

 

Par le Parisien, le 30/07/2017