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L’accompagnement vers l’autonomie, l’autre mission de la Maison du jeune réfugié, à Saint-Omer

Publié le : 01/08/2019

la voix du nord

Après la mise à l’abri, quand les mineurs isolés étrangers y souscrivent, l’autre mission de la Maison du jeune réfugié, à Saint-Omer, c’est de les aider à se stabiliser. Là encore, le dispositif a évolué, en sept ans de présence sur le territoire.

Trente places en appartement il y a sept ans, quarante aujourd’hui. Quand la Maison du jeune réfugié (MJR) naît, à Saint-Omer en septembre 2012, le contexte est celui de la répartition nationale des mineurs étrangers. « À partir de 2013, on doit observer des quotas, rappelle Jean-François Roger, le directeur de la MJR. Le Pas-de-Calais doit accueillir 2,5 % de mineurs isolés étrangers. » Les mineurs mis à l’abri, France terre d’asile, qui gère la MJR, développe un système d’accompagnement pour les aider à se stabiliser. Ils vivent en semi-autonomie, on réserve un temps pour leur scolarité, pour les accompagner.

Des partenariats se nouent avec l’Éducation nationale, les centres d’apprentis, celui du Doulac à Saint-Omer notamment, le lycée professionnel de Lumbres. « On a quelques exceptions, un jeune scolarisé à Ribot, bachelier avec mention assez bien en 2017, il a fait une première année de médecine et continue en pharmacie », souligne, avec fierté, Jean-François Roger.

 

D’autres MJR à Arras, Liévin

La MJR essaime. Arras en février 2014, Liévin en septembre 2016, quarante places à chaque fois, soit 260 places dans le département en comptant la mise à l’abri. Malgré tout, « on ne répondait pas à tous les besoins d’accueil. Sur le nombre de mineurs étrangers accueillis en France, 2,5 % de mineurs, c’était une centaine de jeunes en 2013, c’est 500 en 2019 ». Le Département sollicite d’autres associations pour développer l’accueil des mineurs, à Lens, Liévin, Saint-Pol ou Lillers. France terre d’asile n’est plus le seul opérateur et « partage son expertise de territoire ».

Alphabétisation, scolarisation, insertion professionnelle guident l’action des associations engagées auprès des mineurs isolés étrangers. Pour ce qui est de la régularisation, 35 % des jeunes demandent l’asile, 65 % des titres de séjour. Le taux de régularisation est de 80 à 90 %, les jeunes obtiennent leur statut en moyenne à 18 ou 19 ans et demi.

 

Et lorsqu’ils sont majeurs ?

À partir de 2015, les jeunes qu’accueille France terre d’asile commencent à être majeurs. « On s’est retrouvé en difficulté pour les accompagner, reconnaît Jean-François Roger. On a la chance que les politiques publiques soient favorables, grâce au contrat jeune majeur notamment, même s’il y en a moins. » Pour ne pas laisser de côté ces tout jeunes majeurs, France terre d’asile a créé une équipe mobile de suivi. Ils continuent à être accueillis ponctuellement à la MJR et obtiennent les réponses administratives dont ils ont besoin. « On observe de vrais parcours de réussite », témoigne Jean-François Roger. France terre d’asile a notamment embauché trois anciens mineurs isolés étrangers, pour leurs compétences linguistiques, rares et précieuses. Dans le dispositif de mise à l’abri, ils peuvent aussi évoquer auprès des mineurs leur parcours. Rien n’égale leurs témoignages.

La Voix du Nord, par Jennifer-Laure Djian, publié le 31/07/2019