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Zone de rétention, un lieu trop souvent traumatisant pour les demandeurs d'asile

Publié le : 27/06/2017

France inter2

Plusieurs associations dénoncent un usage toujours massif et souvent abusif de la rétention. Comme en atteste le rapport sur le sujet rendu ce mardi.

 

Ce passage en centre de rétention administrative reste souvent traumatisant pour ceux qui le vivent.

La Cimade, France Terre d'Asile, l'ordre de Malte, Forum Réfugiés, l'ASSFAM et Solidarité Mayotte publient leur rapport annuel sur le sujet. On y apprend qu'en 2016 près de 46 000 personnes ont été enfermées en rétention en France. Une pratique trop systématique pour les associations qui demandent au gouvernement et aux parlementaires de changer de cap pour en finir avec le recours prioritaire à l'enfermement dans la politique d'éloignement des personnes étrangères.

C'est un peu moins que les 48 000 de 2015. Mais d'après la Cimade, ça n'est pas le fruit de la volonté du gouvernement de moins recourir à la rétention, c'est simplement une conséquence des travaux dans certains centres et du redéploiement des certaines forces de police pour l'état d'urgence. Ce passage en centre de rétention administrative reste souvent traumatisant pour ceux qui le vivent comme le confirme le récit de Mariama.

 

Enfermée en zone d'attente pendant trois semaines

Elle a la détermination de ces femmes prêtes à tout pour protéger leur enfant. A 30 ans, Mariama Kadiatou Diallo fuit sa Guinée natale avec sa fille de deux ans pour lui éviter l’excision. Elle veut se réfugier en France mais son périple l'emmène d'abord au Portugal où elle est arrêtée à l'aéroport et enfermée en zone d'attente pendant trois semaines. Elle y fait une fausse couche. « On ne me comprenait pas, je disais, j’ai mal au ventre mais personne ne faisait rien. »

 

Enfermées dans une pièce insalubre

Libérée quelques jours plus tard, elle parvient à rejoindre la France. Elle entame alors les démarches sauf qu'elle est sous le coup de la procédure Dublin. Les autorités lui expliquent que c'est au Portugal de gérer son dossier. Ensuite, on l'emmène en centre de rétention, où elle et sa fillette, sont enfermées dans une pièce insalubre. Mariama finit par être relâchée, mais elle est assignée à résidence, dans un hébergement de Seine-et-Marne payé par le 115. « C’est en Europe qu’on m’a enfermée et que l’on m’a emprisonnée. »

Le seul espoir pour la jeune maman est d’obtenir l'asile en France. Mais elle doit attendre mars 2018 pour pouvoir le demander.

 

Par France Inter, le 27/06/2017