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Angers, victime de son sens de l'hospitalité?

France Info - Angers, terre d’exil

La ville d’Angers est débordée par les demandeurs d’asile.

 
Cette commune tranquille de 150 000 habitants est confrontée depuis plusieurs mois à un afflux sans précédent de demandeurs d’asile. Leur nombre explose. Elus et associations sont complètement dépassés. 

Fin décembre, on totalisait 290 demandeurs d’asile à Angers.
En un an, les demandes d’asile sont montées en flèche : + 78% (contre 30% environ dans le reste de la France !).
Ces réfugiés arrivent surtout de la Corne de l’Afrique, à l’Est du pays. Ils viennent du Soudan, du Darfour, de Somalie, d’Erythrée ou encore du Pakistan. Les réfugiés soudanais sont les plus nombreux. Aujourd’hui, la municipalité de gauche est submergée par le phénomène. Le dispositif départemental d’accueil repose sur 535 places d’hébergement. Il est complètement saturé.

Depuis plus d’an, les habitants se sont mobilisés pour venir en aide à ces réfugiés.
Une école a même été ouverte spécialement pour eux, à Bouchemaine, à la périphérie d’Angers.
Des bénévoles se relaient pour leur apprendre le français.

Angers, victime de son sens de l’hospitalité ?

En novembre dernier, le maire d’Angers, le socialiste Jean-Claude Antonini ne voulait pas d’“un nouveau Sangatte”.
Seulement voilà, l’hospitalité d’Angers, le dynamisme des associations locales, les demandeurs d’asile en ont entendu parlé, jusqu’en Afrique de l’Est. Ici, associations, Mairie, Conseil Général travaillent main dans la main.
Une dizaine d’associations, regroupées dans un collectif migrants œuvrent pour aider ces immigrés.

Rose-Marie Véron, adjointe au maire, chargée des Affaires sociales parle d’“un seuil critique”. Les associations locales ne peuvent plus accueillir ces migrants. Aux Restos du cœur, 70% des repas sont distribués aux demandeurs d’asile.
Pour l’élue angevine, si la ville est submergée par ces réfugiés, c’est parce qu’il n’y a pas de “ régulation régionale ”. Du coup, la mairie a même ouvert des squats.
Près de 200 demandeurs d’asile y vivent, sur des matelas sommaires. D’autres sont à l’hôtel ou encore sont hébergés dans un centre nautique.

La ville d’Angers a dépensé près d’un demi million d’euros l’année dernière pour offrir à ces exilés des repas, un toit.
Des solutions d’hébergement provisoires : à partir du 1er avril, les migrants qui séjournent dans le centre nautique de Bouchemaine vont devoir quitter les lieux : les activités nautiques vont reprendre.

Par Mikaël ROPARZ 

France Info, le 31/03/2010